Revue d’août 2016 - Article sur Le tragopan de Cabot
Le tragopan de Cabot
J’ai commencé l’aventure « tragopans » il y a une dizaine d’années, avec les Temminck. Il fallait à mon sens, commencer par le plus « facile » pour ensuite envisager les autres espèces du genre. J’ai pu lire que le Cabot était le plus fragile des trois espèces représentées en captivité, ce que je n’ai pas vérifié chez moi. Ce que je peux dire c’est qu’il est le moins fertile ! Après l’obtention de mon certificat de capacité (obligatoire France pour cette espèce), j’ai donc fait l’acquisition d’un couple de Cabot en 2013, puis l’année suivante d’un second couple. Je préfère avoir deux ou trois couples d’une même espèce pour pouvoir faire des combinaisons différentes à la cession des oiseaux et ainsi limiter la consanguinité.
Ma première préoccupation lorsque j’ai acheté ce premier couple, a été de les faire testerpar ADN pour être certain de commencer avec des oiseaux purs. Les résultats sont arrivés au bout d’un an ! Heureusement ils étaient positifs. Les tests ADN ne sont malheureusement pas assez répandus, pour des raisons financières j’imagine ! Pourtant c’est le seul moyen de vérifier la pureté ! Certains peuvent prétendre que leurs oiseaux sont purs, sans ces tests il n’y a aucun moyen de l’affirmer à 100% ! Ce couple a été placé dans une volière de 25 m2, engazonnée, avec une végétation assez abondante pour permettre aux oiseaux de se protéger, et de se mettre à l’ombre.
L'alimentation
Il a souvent été dit que les tragopans ne doivent pas manger trop riche, pour éviter l’embonpoint. On m’a fréquemment décrit des pertes de mâles pendant la parade, que ce soit en Cabot ou en satyre… je ne sais si cela est réellement lié à une nourriture trop riche qui engendrerait une fragilité cardiaque. Au départ je donnais souvent du blé germé à mes tragopans, mail cela implique du temps et quelques contraintes, ainsi qu’un risque de moisissures. Maintenant je leur donne un mélange granulé entretien et carot corn. Ce dernier est pauvre et les oiseaux l’apprécient. Je donne aussi en friandise de l’aliment T16, ainsi que des fruits ramassés dans le jardin (pommes, fruits rouges…). La végétation de la volière est également appréciée !
Les oiseaux sont vermifugés deux fois par an.
Le comportement
Le Cabot (comme ses cousins d’ailleurs !) est un oiseau très familier. Une distribution quotidienne de friandises (T16 chez moi), permettra d’observer les oiseaux et de les rapprocher du soigneur !
J’ai déjà entendu que certains mâles tuaient leur femelle, encore une fois je ne l’ai pas vérifié chez cette espèce. Il est possible que plusieurs paramètres rentrent en compte comme l’agencement de la volière, l’agressivité des sujets peut aussi varier…Des colombidés partagent la volière et je n’ai jamais eu de problème, mis à part le partage des nids si vous mettez des gros colombidés ! Les femelles tragopans aiment les nichoirs paniers ou boîtes en hauteur.
La reproduction
C’est là que les choses se compliquent ! Mes Cabot sont issus d’insémination artificielle. Pour moi il est inconcevable de pratiquer cela chez moi ! Même si cette technique peut permettre de sortir des jeunes, elle est, à mon sens, une solution de dernier recours pour sauver une espèce en danger.
C’est pourquoi j’ai laissé la nature faire les choses, et advienne que pourra !
Mon idée était de prélever la première ponte et de laisser la femelle couver et élever les jeunes de la deuxième. La femelle pond souvent dès la première année de 3 à 5 oeufs par ponte.
Lorsque les femelles ne couvent pas je prélève les oeufs pour les placer en incubateur (température 37,4°C et 40% d’hygrométrie).
Année 2014
Mon premier couple n’avait qu’un an et la femelle a pondu sans couver et tous les oeufs étaient clairs.
Fin 2014 j’ai fait l’acquisition d’un second couple issu du groupe de conservation, donc des sujets purs mais encore une fois nés grâce à l’insémination artificielle. Ces derniers évoluent sur une surface quasi équivalente à celle attribuée au premier couple, avec une végétation similaire.
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