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Le point sur le projet Erismature à tête blanche

Projet erismature à tête blanche

Rappel

Le programme de Conservation ex situ de l’Erismature à tête blanche Oxyura leucocephala trouve son origine en début de l’année 2009. Aviornis International France a engagé une démarche de conservation d'une population captive saine et viable dans le temps, sans autre prétention pour l'instant.

L'érismature à tête blanche

L’érismature à tête blanche est un Anatidé de la tribu des Oxyurini, avec une population méditerranéenne, sédentaire à erratique et une orientale, migratrice. 

HBW1, Del Hoyo, Elliot, Sargatal 1992

 


Les effectifs d’Europe et d’Afrique du Nord ont connu un déclin très important dans la deuxième moitié du XXièmesiècle. Les populations orientales, migratrices, sont mal connues.
Sa dernière nidification en France remonte à 1966, sur l’étang corse de Biguglia.
Les causes de sa grande raréfaction dans le paléarctique occidental sont multiples, mais l’assèchement et la dégradation des zones humides ainsi que la compétition avec des espèces introduites sont les principales responsables.
L’hybridation avec l’érismature rousse, Oxyura jamaicensis, invasive en Europe, a donné lieu à l’élaboration d’un plan d’éradication de cette espèce en Europe de l’Ouest.

 

Fondamentaux du projet

L'objectif est de conserver en milieu protégé un cheptel aussi diversifié génétiquement que possible et ceci en:

  - Ecartant les sujets hybrides.
  - Evaluant, par le biais d’analyses, la diversité génétique des oiseaux retenus pour le programme.
  - Connaissant la population captive.
  - Orientant la formation de couples en fonction des résultats des analyses pratiquées

 

La conservation en milieu protegé

Pré-requis: un bassin bien végéralisé et libre de get toute l'année, dominance à une gamelle très propre, absence d'autre Oxyura.

Alimentation de base, toute l’année : floatings et granulés de différentes marques, avec prédominance des premiers.
En friandise, comme dopant : extrudés forts en protéines, avant et pendant la période de reproduction, céréales (blé, millet blanc…) consommées immédiatement.

 

 


Lors d’un changement de parc : l'érismature à tête blanche dois être nourri sans avoir à sortir de l’eau avec prise d’aliment contrôlée (ne va jamais au sol dans la nature, s’y déplace mal et y est exposé aux prédateurs.)



L'érismature à tête blanche présente une forte sensibilité à l’aspergillose, donc il dois toujours bénéficier d’un aliment frais et d’un réfectoire impeccable.

Reproduction en milieu protegé


L'érismature à tête blanche niche dans une végétation herbacée d’au moins 50cm de hauteur, pas trop dense mais couvrante, émergente ou  proche de la rive. Accès au nid facilité depuis l’eau.

 

L'élevage des jeunes est simple au naturel,  en parc privatif, sur base d’extrudés flottants riches en protéines. Il peut être nécessaire d’écarter le mâle.


L'élevage artificiel aléatoire, en éleveuse semi aquatique. Surveiller les canetons qui doivent avoir un accès à la baignade et à l’aliment (riche en protéines, semoulette  et micro),  qui doit être disponible depuis l’eau,  sans jamais s’altérer.

 

Types de plantations recommandées pour la nidification

Les érismatures à tête blanche construisent habituellement leur nid dans la végétation émergente, ou à proximité immédiate des berges.
Plus les femelles vieillissent, et acquièrent de l’expérience, et mieux elles  tressent les plantes aquatiques et édifient des structures solides. Les constructions des jeunes femelles  devront donc souvent être renforcées.

 

Dans tous les cas de figure, une végétation luxuriante est indispensable, et en rive sèche, les graminées, les Iris spuria, nombre de Carex, peuvent constituer un couvert satisfaisant.

 Exemple d'amenagement de quarantaine

Le Parc Zoologique du Pal vient d’adhérer au programme. Les contraintes sanitaires des établissements zoologiques nécessitent d’observer une quarantaine d’un mois , les oiseaux étant confinés dans un bâtiment fort peu accueillant pour notre espèce, extrêmement  stressable en cas de changement d’environnement.

Bastien Revardeau, responsable des oiseaux, a donc , sur nos conseils, aménagé la volière intérieure carrelée.
La quarantaine s’est bien déroulée, et les oiseaux ont rejoint la volière de présentation.

 

Types d'analyses pratiquées et résultats

Deux types d’analyses ont été pratiquées sur 52 sujets « base » :
Séquençage de l’ADN mitochondrial, qui permet de savoir si les oiseaux sont issus de la même mère et de détecter les hybrides.
Séquençage et étude informatique des chaines de nucléotides et des microsatellites, afin de connaitre les lignées paternelles et d’évaluer la diversité génétique de la population.

Les résultats ont mis en évidence une diversité génétique assez faible, avec de nombreux clones.  Cependant, 7 « groupes » d’oiseaux ont pu être identifiés, avec quelques sujets remarquables présentant des allèles rares.
Certains oiseaux sans potentiel ont été rejetés et quelques oiseaux ont été perdus   accidentellement.

Fin 2011, 13 couples et un 1 trio ont été formés en fonction de ces résultats.
En 2012, 3 jeunes seulement ont été obtenus. Une analyse de polymorphisme a révélé qu’un de ces oiseaux (femelle) a reçu certaines allèles rares de sa mère. Il a rejoint un couple dont la femelle est âgée.
En 2013, nous enregistrons 1 naissance (mâle). Nous avons également acquis plusieurs oiseaux.
En 2014,  4 oiseaux finis, dont 1 femelle. Acquisition de nouveaux oiseaux. Les oiseaux analysés cette année ne présentent aucune diversité particulière, et sont à ajouter au groupe des clones.