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Lettre de Philippe Ancelot (Président de PRONATURA) au Président de la République


Monsieur le Président de la République,

Je suis le Président de ProNaturA France qui regroupe plus de huit millions de particuliers français qui, comme des dizaines de millions de passionnés européens, sauvegardent, par l’élevage de loisirs, les centaines de races locales anciennes abandonnées par l’agriculture intensive car non rentables et parties intégrantes de la biodiversité domestique ainsi que de très nombreuses espèces non domestiques en danger d’extinction dans leurs milieux naturels.

La France et tous les pays européens ont signé la Convention de Rio pour la protection de la biodiversité sauvage et domestique. Elle a valeur supraconstitutionnelle.

L’ONU et la FAO ont reconnu que les éleveurs de loisirs sont les acteurs principaux de la sauvegarde de la biodiversité domestique et d’une grande partie de la biodiversité non domestique.
Les monuments historiques représentent un patrimoine figé. Les races anciennes d’animaux de ferme représentent un patrimoine vivant, qui d’après les scientifiques du monde entier, seront les richesses naturelles du 21è siècle, parce que parfaitement adaptées au terroir où elles vivent, donc plus rustiques.

La France prendra au 1er janvier 2022 la Présidence de l’Union européenne et a annoncé des mesures en faveur du bien-être animal.
Les extrémistes animalistes intolérants qui se cachent derrière l’étiquette de « protecteurs des animaux » et représentent moins de 2% de la population, cherchent, par la réglementation, à imposer leurs lubies à 98% de français. Ces derniers refusent ces idées extrémistes et anti démocratiques mais sont tout à fait conscients de l’absolue nécessité d’agir en faveur du bien-être animal, ce qu’ils font depuis toujours.

En France, les députés et sénateurs viennent d’être dupés par le député Dombreval, proche de Mme Bardot et des animalistes. Au départ, les interdictions, qu’il avait prévues, notamment concernant la vente par petites annonces sur internet, ne concernaient que les chiens et les chats. Cela était justifié par le nombre trop important d’abandons de ces deux seules espèces.

 Malheureusement, en commission, les interdictions ont été étendues à tous les animaux de compagnie, alors même que les autres espèces ne font pas du tout l’objet d’abandons de masse.
Or, la définition de l’animal de compagnie, (selon l’article L.214-6 du Code rural : tout animal détenu ou destiné à être détenu par l’Homme pour son agrément), est fausse et dangereuse, car selon elle, tout animal est donc potentiellement un animal de compagnie.

À l’époque d’internet, où il n’y a plus de papier, interdire les ventes d’animaux aux particuliers en ligne revient à interdire l’élevage de loisirs aux particuliers.
Sans débouchés pour vendre les jeunes de l’année, pas d’argent pour nourrir les parents.
Or, ce sont les particuliers qui sauvegardent 98% des espèces et races menacées dans leurs milieux naturels. Leur action vient en complément de celle des zoos qui ne sont pas assez nombreux pour y arriver seuls.
En France, 4 millions de personnes sont éleveurs de loisir, membres d’associations locales, régionales ou nationales auxquelles il faut ajouter 4 autres millions d’amateurs qui, tout en n’étant pas dans le milieu associatif, sont également passionnés

M. Dombreval a donc agressé huit millions d’électeurs.

Si cette loi s’applique, l’interdiction des petites annonces et la création d’une liste positive entraîneront la disparition de 40 000 emplois directs et indirects et des centaines de races et espèces rares, domestiques et non domestiques, disparaîtront. Ce sera une catastrophe pour la biodiversité.
Il existe pourtant déjà une réglementation très stricte concernant les espèces non domestiques : l’arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de détention des espèces non domestiques.

Dans le même registre de l’agression de millions d’éleveurs de loisir par une poignée d’animalistes extrémistes, le rapport de la députée LREM Typhaine Degois est un modèle du genre. Il fait honte à la France.
Cette députée s’est contentée de recopier tous les mensonges et contre-vérités générés depuis 50 ans, par les associations d’extrémistes animalistes à l’encontre des éleveurs familiaux de loisir. Aucune association représentant ces derniers n’a été entendue. Son rapport est diffamatoire, insultant, mensonger et incite à la haine contre ces passionnés.
Nous sommes très très loin de la bienveillance prônée par votre parti.

Je vous écris, en concertation avec Monsieur Gion GROSS, Président de l’Entente Européenne d’Aviculture car il nous a été dit que M. Dombreval et Mme Degois auraient été chargés par vos services d’élaborer la future réglementation européenne en matière de bien-être animal.
J’espère sincèrement que cette information est fausse, car dans le cas contraire, cela signifierait que les lubies d’une poignée d’animalistes vont cette fois s’imposer à tous les citoyens européens, provoquant la disparition, à l’échelon de l’Union européenne, de toutes les espèces et races rares ou en danger d’extinction, domestiques ou non domestiques, maintenues par les éleveurs de loisir !

En vérité, l’élevage de loisir est le ciment de l’amitié entre des citoyens de tous les pays européens qui ont appris à se connaître, à s’apprécier, à échanger et à se rencontrer lors de concours internationaux et à agir tous ensemble au service de la sauvegarde des espèces et races à faibles effectifs, domestiques ou non. C’est une incarnation de l’idéal de fraternité européenne dans ce qu’elle a de plus beau.
Contrairement à ce que dit Mme DEGOIS, les éleveurs familiaux de loisirs ne sont absolument pas des trafiquants obnubilés par l’argent, tout simplement parce que l’élevage de loisir est déficitaire. Dans le cas contraire ils en auraient fait leur métier.

Il s’agit bel et bien d’un loisir, qui comme tous les loisirs, est le bol d’oxygène indispensable pour se débarrasser du stress quotidien. Cependant, c’est un loisir qui génère des dizaines de milliers d’emplois : fabricants d’aliments pour animaux, concepteurs d’abris et de matériel, transporteurs, nuits d’hôtels lors des milliers d’expositions ou concours organisés chaque année, etc.

Les éleveurs familiaux de loisirs européens sont scandalisés d’être salis par une poignée d’animalistes extrémistes cachés sous l’étiquette fallacieuse de protecteurs des animaux.
Tout le monde prône le bien-être animal. Nous sommes les premiers à le respecter, nous qui élevons nos animaux dans de parfaites conditions de nature à assurer leur santé et leurs besoins.
Malheureusement, la notion de bien-être est devenue une arme dangereuse aux mains de ces extrémistes qui cherchent à l’utiliser pour faire disparaître l’élevage familial de loisir.

Par cette lettre officielle, je vous invite à enlever votre confiance à M. Dombreval et Mme Degois, qui vous ont entraîné sur la mauvaise voie de l’écologie punitive et de l’animalisme intolérant, qui vous fera perdre les voix de huit millions d’électeurs.

Je vous invite également à guider, lors de la présidence française de l’Union européenne, l’ensemble de l’Union sur la voie innovante d’une écologie humaniste et participative qui associerait tous les éleveurs familiaux de loisir et les citoyens qui le souhaitent, à la sauvegarde des espèces et races en danger d’extinction ou rares, en complément de l’action des zoos, au travers d’un label « élevage familial européen », véritable marqueur du bien-être animal, du respect et de la bonne sociabilisation des animaux.

Dans l’attente de votre réponse, que j’espère positive, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments les plus respectueux. 

Philippe Ancelot
Président